Elle commence assez mal, cette saison des festivals. Pour une fois que la télévision troque sa médiocrité coutumière pour nous offrir une soirée Puccini, force est de constater que nous sommes restés un peu sur notre faim.
– Pourquoi choisir un opéra « intimiste » pour une scène qui mesure plus de 65 mètres de long, où l’émotion se délite continuellement?
– La Bohème mérite t’elle d’ouvrir les Chorégies d’Orange ? J’avoue ne pas être une grande admiratrice de cet opéra au livret faiblard et au texte indigent.
– Le décor rappelle l’univers du Dogville de Lars Von Trier, film on ne peut plus sinistre et malsain. Quel est le lien avec l’histoire qui nous est narrée ?
– Mise en scène sans surprise, on reste dans l’époque, rien d’innovant.
– On ne croit pas un seul instant au couple Rodolfo/Mimi. Vittorio Grigolo cabotine et s’essouffle vite, sans une once de subtilité. Inva Mula est aussi expressive qu’une bûche… et n’a plus l’âge du rôle (ni le tour de taille). On prend plus de plaisir à suivre le tandem Marcello/Musetta, vivant et énergique, dont les voix sont irréprochables.
– Orchestre sans beaucoup de couleurs, sans exigence. Moite.
Un spectacle où manquaient l’implication, la fraîcheur, la passion, le romantisme.
Rendez-vous le 31 juillet pour un autre Puccini, Turandot, avec Alagna dans le rôle de Calaf. Plaise au ciel qu’il se passe enfin quelque chose sur scène…