Tout guillerets encore des onze jours passés à Lesbos en mai dernier, nous avons de nouveau sauté dans l’avion début septembre pour le programme suivant :
– 3 jours à Athènes
– 7 jours à Naxos
– 7 jours à Koufonissia (πανω et κατω koufonissi)
– 3 jours à Athènes.
Ciel chargé d’Athènes après les gros orages de lundi 21/09
Sur le papier, ça tenait debout, les ferrys bien huilés, l’humeur au beau fixe, des images plein la tête, des rêves de bleu et d’ailleurs… Ah bah oui, mais non, pas tout à fait, car nous étions partis un peu en décalage avec la réalité, en mode illusion, voire un peu chimérique. Je noircis sans doute légèrement le tableau mais je m’accommode mal d’une île qui me déçoit, surtout lorsqu’elle pèche, d’abord par manque d’attraits, mais aussi par un certain asservissement au tourisme de masse, jusqu’à devenir un Land germanique. Je parle évidemment de Naxos, les deux Koufonissi m’ayant bien heureusement rappelé ensuite pourquoi j’aime tant ce pays et ses habitants.
Je reviendrais longuement sur le cas Naxos, île sur laquelle nous ne nous sommes jamais sentis bien. J’ai avec la Grèce un rapport presque physique ; j’en aime la lumière, les parfums, la musique, la chaleur des rapports humains, mais aussi sa nature âpre, sa dureté, et ses contrastes marqués. Et je sais lorsque je m’y trouve à ma place, mais aussi lorsque je suis en décalage avec elle. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’une île vous accepte ou vous est hostile, cependant, il faut bien avouer que l’on ressent immédiatement sur certaines, « l’impossibilité d’une île ». C’est sans doute la première fois que nous avons enchaîné autant de pépins, de contrariétés, de déplaisirs, de contretemps. Je n’ai en fait pas grand’ chose à vraiment reprocher à Naxos (sauf une certaine propension à bétonner sa côte Ouest), si ce n’est que nous avons, à chaque fois, vu ailleurs en mieux, ce qu’elle propose. Pas de coups de cœur, de belles rencontres, de souvenirs mémorables, marquants, indélébiles, pas d’émotions (mais des visites régulières à la pharmacie, une voiture abimée, des randos qui partent en vrille et un stress constant qui ne nous lâchera que sur le ferry Skopélitis, en partance pour les petites Cyclades).
Heureusement, les deux îles qui forment Koufonissia offriront un sacré contraste avec Naxos : des habitants adorables, de qui on se sent tout de suite proches, des espaces inviolés, le sentiment d’être enfin en Grèce, sur deux cailloux battus par les vents et la mer, d’être des insulaires, coupés du monde. Ces deux petites Cyclades resteront le moment fort de ce voyage, encadré par des jours heureux à Athènes, que nous quittons avec davantage de peine à chacune de nos visites.
Il me semble aussi que ce voyage clos une sorte de cycle consacré aux îles et qu’excepté les Sporades que nous n’avons pas encore rencontrées, c’est la Grèce continentale qui va nous occuper désormais.
Si je devais établir une sorte de hiérarchie des îles visitées, je crois qu’elle s’établirait ainsi :
1 Santorin – 2 fois (la plus belle, si on ne prend en compte que l’île)
2 Folégandros
3 Amorgos
4 Koufonissia
5 Paros – 4 fois
6 Lesbos
7 Ithaque
8 Chios
9 Céphalonie – 2 fois
10 Sifnos – 2 fois
11 Cythère
12 Tinos
13 Serifos
14 Milos
15 Naxos
16 Leucade
17 La Crête
18 Corfou
19 Santorin – 2 fois (la pire, si on prend en compte ce qu’on a fait de cette île)
Nous avons pour 2016 des projets pour le Magne et le Pélion, Thessalonique et la Chalcidique, même si un saut à Patmos devrait tout de même voir le jour.
Dommage pour Naxos, mais c’est bien le problème du développement touristique à outrance. Tu es pourtant la plus sévère de tous ceux que je connais et qui l’ont visitée.