Fleurissent depuis une poignée d’années dans Paris des lieux mono-produit, suivant les glorieuses traces de Pierre Hermé et de ses macarons ; sillonner Paris en diagonale pour une denrée unique est devenu mode, tendance, qu’il s’agisse de mozzarella (Mmmozza), de chou pâtissier (La Maison du chou, Popelini, Odette…), du cup cake (Berko, Chloé S, Scarlett’s Bakery, Miss Cupcake…), de l’éclair (Éclair de génie), des angels cakes (Ciel)… c’est un filon, un concept marketing, déclinable à l’infini, mais aussi un peu sclérosant. J’aime entrer dans une pâtisserie sans idée préconçue sur ce que je vais déguster, j’aime être surprise, séduite par l’inventivité du créateur qui laisse libre cours à son imagination. C’est pourquoi, j’ai longtemps laissé ces maniaques à leur monomanie, jusqu’à un sérieux accroc dans cette ligne de conduite.
« Hâtons-nous de succomber à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne », prônait déjà Épicure en son temps. Respectant les principes frappés au coin du bon sens des philosophes grecs, surtout lorsqu’ils m’arrangent, j’ai donc mis gaillardement en pratique cette consigne en succombant aux cookies de Scoop Me a Cookie. Si je déteste les moelleux, les mi-cuits, les fondants et autres dégoulinants machins prémâchés sans tenue, je me délecte des vrais biscuits au chocolat. Les cookies made in US ont d’unique leur extravagance, qui confine au scandaleux : c’est le dessert régressif par excellence, bien épais, dodu, ultra-riche, croustillant sur les bords, tendre au milieu, hérissé de pépites de chocolat, de fruits secs, de caramel. Le cookie a de la tenue, une dimension, une densité de vraie pâtisserie et se décline en mille variations.
Laura Petit concocte ses cookies depuis 2010, se fait connaître d’abord sur le net et dans quelques points de vente, avant de lancer sa propre boutique dans le 11ème, depuis janvier. Le lieu est un peu exigu (4 petites places pour déguster sur place et c’est tout) mais l’accueil est extrêmement chaleureux. On y trouve des whoopies (pas testés, je n’en suis pas une grande fan) et des cookies donc, des créations uniques aux noms rigolos, concoctées à partir d’excellentes matières premières. Impossible de tout tester, mais vous pouvez commander des mini-biscuits pour varier les saveurs.
Mon préféré est sans conteste « Give me more », au gianduja et noisettes du Piémont caramélisées, suivi par « Je veux un câlin », au chocolat au lait et fleur de sel. Ces cookies ont presque quelque chose d’indécent (genre plaisir solitaire pour adulte averti) tant leurs goûts sont puissants, bien marqués : certains d’entre eux sont travaillés à partir d’une pâte au chocolat noir Valrhona à forte concentration de cacao et les papilles en sont toutes secouées ; on est très très loin de la platitude des produits industriels.
Pour les gastronomes en culottes courtes, et les grands aussi, Laura Petit propose des saveurs plus douces, tels les cookies incrustés de Schokobons, de barre Kinder Maxi ou de beurre de cacahuète. Je suis arrivée tôt, à l’heure où les cookies sortaient du four… un ravissement pour l’odorat mais tous n’étaient pas encore disponibles : je reviendrai dans pas longtemps pour goûter ceux préparés au thé Matcha. Pas de crainte pour la ligne, un cookie est largement suffisant pour le goûter (3.50 ou 3.90 euros le cookie au choix), impossible d’en manger un second tant le biscuit est généreux. Le bon plan, en acheter plusieurs, couper en quatre et partager entre amateurs !
Le site, c’est ici : http://www.scoopmeacookie.com/fr/
Le shop, c’est là : http://www.scoopmeacookie.com/fr/3-cookies#
5/7 rue Crespin du Gast – 75011 PARIS Métro Parmentier, Saint Maur ou Ménilmontant