Moi qui n’ai rien d’une vraie fille (j’entends par là le côté girly hypertrophié / shopping débridé / soldes hystériques / magazines féminins / science de la déco tendance / pâmoison devant une paire de Louboutin) – encore que mon budget cosmétiques mensuel participe considérablement à la bonne santé de Nuxe et de Melvita -, la demi-fille que je suis donc, craque, fond, se ruine cependant en bougies aux senteurs délicates et rares. Mais lorsque l’on est dotée d’une caboche facilement migraineuse, les arômes trop marqués, trop bigarrés, les composants chimiques, synthétiques, voire carrément nocifs qui empreignent des cires venues dont on ne sait où, n’ont pas droit de cité. Ce motif et une pointe d’intransigeance m’avaient amenée à ne voir mon salut qu’en Diptyque : Thé, Feu de bois et Bois ciré en hiver, Jasmin, Gardénia et Tubéreuse* en été. Á quarante quatre euros la bougie de 190 grammes, ça commençait à devenir dispendieux au-delà du raisonnable.
En passant ma commande annuelle de chaussettes bouclettes Made In France sur le site de l’Archiduchesse (six euros la paire, mais la qualité impec’, les couleurs tendances, les jeunes entrepreneurs qui osent et le soutien à nos petites mains très qualifiées, les valent largement), le blog dudit site saluait l’arrivée d’une nouvelle entreprise de deux frais trentenaires, partis de la ville vers les espaces verts pour s’aérer les neurones et travailler un beau produit, simple, clean, rajeuni, fabriqué dans le Sud de la France par des artisans qui connaissent leur métier. « La Belle Mèche » propose donc des bougies colorées bien flashy et douze bougies parfumées, que je me suis empressée de tester (enfin, pas toutes, trois sur douze). Les créateurs certifient une cire végétale de haute qualité et des parfums de Grasse, ce qui a rassuré la céphalée chronique que je suis. La grande majorité des bougies fonctionnent en bi-goût (Tomate-Basilic, Pamplemousse-Citron vert, Verveine-Lavande…) que l’on ne retrouve pas partout. Les associations sont originales sans être extravagantes et elles ont toutes un sens, olfactif, ça va de soi. Et surtout rien de sucré, poisseux ou entêtant.
Les pots sont tout simples, droits comme des verres à whisky, la cire toujours blanche fond uniformément, différence notable avec les cires bas de gamme.
– Bougie Menthe-Basilic. C’est tonique, stimulant, le basilic adoucissant la vivacité de la menthe. Parfait pour mettre de bonne humeur le matin.
– Bougie Verveine-Lavande. On perçoit d’abord les senteurs citronnées, rafraichissantes, de la verveine avant la lavande. Les premières notes sont vivifiantes, acidulées avant d’être tempérées par le calme rassurant de la lavande. Idéal pour retrouver sa zénitude après un moment de stress.
– Bougie Figue-Rhubarbe. Je redoutais la redondance de fruits, et le pic de glycémie. Pas du tout, c’est fruité sans être écœurant, la rondeur de la figue (le fruit, pas la feuille) venant contrebalancer le mordant de la rhubarbe. Ce mélange étonnant évoquerait presque l’odeur d’un smoothie à la fraise, les yeux fermés, tant il paraît doux. Oui, j’ignorais que la fraise était le chaînon manquant entre la rhubarbe et la figue…
Les trois bougies sont parfaitement équilibrées, réfléchies, les alliances de parfums sont harmonieuses sans être banales. Validé ! Je testerai la prochaine fois Encens-Papyrus et Bois d’Ébène, de vraies intéressantes créations. Le prix de chaque bougie parfumée est fixé à 29 euros, pour 190 grammes, ce qui ne me paraît pas onéreux vu leur qualité et leur durée de vie.
Le site c’est là : http://www.labellemeche.com/
* ce mélange de senteurs rappelle Jardin de Bagatelle de Guerlain, humé de mon museau.
Génial ! Merci de ton article très cool…
Merci pour ce sauvetage de nos porte-monnaie. je dois reconnaître que je suis passée au diffuseur d’huiles essentielles avec des bougies sans odeur pour le plaisir de la flamme.
Chez nous les huiles essentielles, c’est après le grand ménage hebdo du samedi. Les bougies c’est pour le plaisir du soir après des journées trop chargées et des senteurs plus réconfortantes qu « hygiénistes »… plus cocooning, en fait. A chacun ses habitudes