Pourquoi une soprano qui n’a plus l’âge du rôle souhaite t’elle chanter un opéra taillé bien trop grand pour ses capacités vocales ? Si Natalie Dessay s’est coulée à merveille dans Mozart ou Donizetti, le personnage de la demi-mondaine phtisique semble bien loin de son univers, Mais toutes les sopranos en rêvent avant qu’il ne soit trop tard.
Et bien côté voix, ce n’est pas vraiment cela. Le début sera à la limite de l’audible, des notes aigres, des aigus mal assurés, du tranchant et du cinglant. On espérait d’avantage de rondeur et de volupté de la part d’une courtisane amoureuse. Dans l’acte II, on attend de la souffrance, du déchirement dans le duo le plus poignant de tout l’opéra, et il ne se passe rien. Plus le livret avance, plus l’héroïne est rattrapée par la maladie, plus la voix doit se faire dramatique, tragique, jusqu’à devenir au dernier acte un souffle, une respiration souffrante avec un timbre qui râle. Nathalie Dessay se contente de sur jouer, de caricaturer le rôle avec des tics vocaux vite insupportables. Non, la Traviata n’est pas folle, non elle n’est pas une hallucinée, elle se meurt d’une maladie qui épuise son organisme. Là où l’on attend une extrême fragilité, une voix brisée, une vulnérabilité bouleversante, on observe des gestes saccadés, une raideur des mouvements, une démarche titubante.
Evidemment, l’émotion ne passe pas, on ne croit pas un seul instant à son personnage qui laisse de glace. Il faut dire que la soprano n’est pas aidée par les choix du metteur en scène. Pourquoi avoir fait de Violetta une femme déjà mûre, usée, maquillée à outrance ? Lorsque Violetta retire sa perruque, j’ai eu soudain la vision d’une Gloria Swanson décatie. Violetta, réduite à une caricature de vieille femme parkinsonienne…Trahison du livret. Les duos d’amour ne fonctionnent pas (Violetta a l’air d’être la mère d’Alfredo) et tout l’opéra vacille dans un pathos de mauvais aloi. Son agonie devrait être celle d’une femme encore jeune et belle qui sent son corps l’abandonner mais qui reste absolument lucide jusqu’au bout, couchée dans un lit où la maladie l’a clouée. Eh bien, Natalie Dessay, reste debout, telle une démente : étonnant pour une tuberculeuse…
Ce manque de lisibilité du livret, ce goût de l’exagération qui vire au grotesque, ce refus de la simplicité de l’histoire de la Traviata mettent mal à l’aise. La musique est si remarquable, malgré une direction d’orchestre un peu faiblarde (pardi, faire jouer du Verdi à un orchestre symphonique…), les duos tant porteurs d’émotion, les grands airs tellement magiques que l’on se doit de se mettre au service de la partition, pas de réécrire l’histoire pour le seul plaisir de paraître intelligent.
que dire???
Que dire… de cette critique. Elle est d’une subjectivité qui lui ôte toute valeur un peu plus large que celle personnelle de son auteur… Rien ne ce qu’il a ressenti, je ne l’ai ressenti. Et même son analyse me paraît tendancieuse, tant, moi, dans le parti pris de la mise en scène, du jeu et du chant, j’ai vu la pièce, Violetta et ce qu’elle est censée être et véhiculée. Encore une fois, allez écouter les opéras, allez voir les pièces avant de lire les critiques. Bien peu sont ceux qui peuvent s’enorgueillir d’avoir cette capacité de noble critique.
cela suffit!
Opera et mise en scène
1. Comment peut-on se faire valoir à ce point en tant que metteur en scène : quand on va écouter Verdi (ou un autre compositeur) on doit montrer du Verdi et cela suffit de trouver du génie à ces découvreurs d’imagination soudaine! on voit de tout et de n’importe quoi et surtout du mauvais! et du pire!
que cette personne qui voit mieux les choses que les compositeurs ont mis des heures et des années à les peaufiner : cela suffit
de plus nous, les spectateurs, ne savont jamais à quelle sauce, nous allons voir leur « chef d’Oeuvre » qu’ils se sont appoprié
heureusement qu’il n’ont pas la main mise sur la musique et la partition (quoi que!!) car nous aurions droit à une Traviata ou un Rigoletto » pop ou funk ou autre inovation ou trouvaille!
arrêtez de prendre les spectateurs en otage et que la rançon soit payée d’avance avant de s’emparer des chanteurs et de l’oeuvre!
nous payons sans savoir! et c’est une fois sur place qu’on voit des choses ignobles et horribles qui n’ont RIEN a voir avec l’ouvrage
on devrait pouvoir se faire rembourser dans ces cas là : si vous payez pour un bon bourgogne, doit-on rien dire quand on vous sert un coca….
il n’y a plus aucun respect du public et cela devient abominable
certains snobs trouveront cela merveilleux, divin, plein de trouvailles de nouveautés, de dépoussièrage de non-kitch,etc,mais que connaissent-ils dans ces opéras
il faudrait qu’on donne au public des images de ce qui’ils vont voir lorsqu’il va payer des centaines d’euro pour ces metteurs en scène libidineux et onanistes
ce n’est plus le Rigoletto de Verdi mais une « crotte » de Paul Emile Fourny, ou de Carsen, ou d’autre farfelu qui se font valoir par leur misérabilisme persistant
honte à ces gens là qui tuent l’opéra
il faudrait d’urgence que le public réagisse et qu’un organisme vérifie et autorise la représentation d’opéras « bio », d’Origine Controlée, pour ne plus berner ceux qui paient pour voir ce que les compositeurs et librettistes ont si bien pensé et qui eux étaient des génies
annoncer, proposer, montrer avant pour avoir le choix de ne pas se faire kidnapper par ces faussoyeurs de l’art lyrique
nous pensons donc à monter cette association de défense de l’opéra avec de grands noms qui nous suivront
a bon entendeur
salut
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Bonjour,
Aucune prétention de critique musical patenté. Un blog n’est pas le lieu d’une critique journalistique argumentée et partiale. On y est libre d’être subjectif et même de mauvaise foi…et de ronchonner devant une mise en scène qui grince. On peut aussi laisser un post avec de l’humour, sans raideur ni injonction…
réponse à Alain
Tout à fait d’accord avec Alain .Cela devient insurportable! Il est décevant de voir de grands chanteurs se plier ,voire approuver de telles »réinprétations » d’un compositeur …
D’autant plus que l’on souffre de plus en plus de metteurs en scène ,hélas devenus MAITRES,éloignés du monde lyrique ,qui arrivent avec des idées souvent sans rapport avec l’ouvrage .Certes j’admets que l’on suive son siècle mais il y a mesure à tout , et non une interprétation abusivement différente de l’oeuvre!
Les exemples sont ,hélas ,nombreux!