Tout d’abord, où se loger à Naxos ? Pour ne pas être trop loin du Chora et du Kastro, nous avions élu le quartier d’Agios Giorgios, à 700 mètres au Sud du débarcadère, à un saut de puce de la plage du même nom. Le coin a dû être très beau, mais on a désormais beaucoup construit sur cette côte et vous n’y serez pas les seuls, même au milieu du mois de septembre. En fait, le cœur historique de Naxos s’est dilué, s’est étalé sur un bon kilomètre, avec des constructions modernes pas toujours de bon goût ; on est à des années-lumières de l’élégance de Parikia… de plus, le quartier d’Agios Giorgios est zébré de petites rues à angle droit où il est assez difficile de circuler en voiture, particulièrement de nuit. En conclusion, si je devais remettre les pieds à Naxos (non, cette éventualité confine en fait à l’impossibilité la plus absolue !), c’est sur la côté Est que je me poserais, j’en reparlerai plus tard.
Notre lieu de résidence était pourtant bien charmant (Hôtel Glaros), avec une déco soignée et recherchée, des matériaux nobles, une vaste salle de bain, le balcon sur la mer, un toit-terrasse bien aménagé… mais, de nouveau, ça n’a pas fonctionné. Tout simplement parce que nous avons rarement croisé une telle pingrerie : tout se facture à Naxos, même le sachet de thé ou la capsule de café de votre chambre, car il faut bien rentabiliser l’établissement au maximum. Le ticket d’entrée au 15 septembre est déjà pourtant de 100 euros la nuit sans le petit-déjeuner, mais le jeu est de faire fonctionner la machine à cash au maximum. L’hospitalité grecque, on repassera. Quand nous ferons la comparaison avec la générosité de notre Sophia à Koufonissi, quelques jours plus tard, l’addition de Naxos passera encore plus difficilement. L’anecdote finale est, je pense, assez révélatrice d’une mentalité en pleine mutation. Le jour de notre départ, en attendant le taxi (oui, on ne vient pas vous chercher au port, hein, faut pas rêver non plus !), le propriétaire nous fait le laïus de départ « j’espère vous revoir… blabla… », et envoie son acolyte nous chercher un calendrier aux couleurs de l’île, qu’il fait faire chaque année pour ses clients, spécialement, par des artistes locaux. Nous retrouverons en fait le même calendrier dans une des librairies de Naxos, à côté du port. Le fourbe ! Nous sommes restés ici pour la seule et unique raison que nous avons été bien secoués, moi par une intoxication alimentaire, ma moitié par une bronchite, et que nous n’avions aucune envie de refaire les valises à la recherche d’une autre chambre.
Côté tables…
– Coup de cœur :
Nostimon Hellas*2 (www.nostimonhellas.gr), sur Ioannou Paparigopoulou, dans la rue des restos qui descend de la place Protodikiou. Accueil, déco, ambiance, rien à redire, on y revenait même pour le jus d’orange et le yaourt au miel matinal. Excellente Matsata (les tagliatelles de Folégandros) pour moi, bœuf au Mavrodafni pour J-P, aubergines au sésame et au miel… tout est délicieux. Les mets sont fins, agrémentés d’herbes, avec des sauces ou des pestos élaborés ; ici, on cuisine vraiment et on prend soin des clients avec un grand sourire. L’addition n’est pas celle d’une taverne mais sans exagération non plus.
– Vaut le détour :
Scirocco*3 (www.scirocco-naxos.gr), place Protodikiou.
Gros a priori devant ce lieu toujours blindé, qui bourdonne, qui s’agite, où le Grec est une langue ultra-minoritaire, bref, qui a tout de l’usine à touristes. Et pourtant, qu’est-ce-que c’est bon ! Une assiette de mezzés pour deux et une grande salade de figues et de fromages de Naxos suffisent largement à vous rassasier. On retrouve ici tous les plats traditionnels de taverne mais un peu « dégrossis », « revisités » et on y revient sans se poser de question. Accueil speed avant 22h30, venir ensuite pour entendre parler autre chose que l’anglais, l’allemand ou l’italien.
Taverne Nikos, tout près de la place Protodikiou
Taverne familiale typique où ça dépote ! Plats consistants, portions généreuses, excellentes viandes selon mon carnivore, bon niveau sonore, rien d’original en somme mais un lieu où l’on se sent bien et où l’on sait par avance que l’on ne sera pas déçu.
– Peut mieux faire :
Maro, à côté du précédent… mais préférez le précédent.
Autre taverne grecque mais un peu brut de décoffrage. On vient dîner pour se nourrir, certes, mais aussi un peu pour faire danser les papilles. Là, on ne sort pas des Pastitsio/Moussaka/grillades et on aimerait un peu plus de prétention culinaire. Addition toute légère, au contraire de votre estomac bien lesté.
To Elliniko*2 (http://www.toelliniko.com), plus bas que Nostimon Hellas, dans la même rue.
Pour nous, un restaurant très surévalué et inégal. Certes, on dîne dans un petit jardin charmant et agréable mais le lieu devient une grosse machine à produire, où la qualité peut laisser à désirer. Si notre premier dîner de poisson était tout à fait correct (faire griller un calmar n’est pas non plus un grand exploit), le second a été moins réussi : entrée trop salée, agneau kleftiko trop gras et pas assez cuit (un comble) et tourte aux épinards mollassonne. Un soir « sans » ou un resto qui somnole sur son passé ?
– Á fuir :
Anna’s Organic Shop & Garden, la voisine de To Elliniko
Présenté par le Routard comme le lieu rêvé pour un petit déj’ sain et savoureux. Quinze minutes se passent avant que la dame daigne s’intéresser à vous. Pas de jus d’orange frais et pas de yaourt, alors que l’île en produit de savoureux. On a décampé !
O Giannis, à Halki, sur la place.
Halki est le village touristique le plus surfait de Naxos, avec ses trois ruelles, ses deux placettes… et ses églises byzantines fermées. Les locaux attendent le chaland sur le pas de leurs boutiques de souvenirs sans intérêt et tout le monde finit par se retrouver sous la vigne qui pendouille dans la seule taverne ouverte en septembre le midi, assurée de faire salle comble. Service totalement à la ramasse (entre le détachement et le dédain) et cuisine limite. Je dois à cet endroit une nuit… difficile (la pharmacienne m’expliquera que c’est ce qu’il arrive avec des épinards mal ou pas lavés avant de les cuisiner !). De retour, j’ai vérifié sur un site bien connu le ressenti des autres touristes. Je me suis sentie soudain moins seule.
Enfin, si vous fréquentez Plaka Beach, le petit coin de plage non colonisé par les rangées de transats et de parasols, la Taverna Paradiso (www.naxos-paradiso.gr) est tout à fait recommandable, simple mais très sympa. Le propriétaire possède aussi les deux hôtels voisins, bâtis en front de mer (et au détriment des dunes…)
Ah oui! La dernière taverne me conviendrait certainement… C’est ce que je recherche en Grèce, simplicité et charme! J’ai été effarée de voir le prix de l’hôtel… mais évidemment, la terrasse ça se paie! Je ne suis pas partisane de discutailler le prix de la nuitée, mais j’évite en général de genre d’établissement un peu trop cosmopolite pour moi… Bref, la désillusion continue…
Forcément à 100 € la nuit, on est loin des « rooms to let » et on se rapproche de l’industrie touristique…. Heureusement que quelques repas ont su égayer le séjour jusqu’aux fameux épinards ! Que dommage…