Pano Koufonissi ressemblant à un mouchoir de poche avec ses 3,5 km², pas d’usines à touristes, de grands bazars bétonnés, d’hôtels-clubs champignons. Les chambres à louer, les studios s’étalent à gauche et à droite de la plage, près du port, dans de petites maisons cubiques fleuries. L’offre étant de fait réduite, ne tentez pas le diable en débarquant sans réservation, même en septembre. Les visiteurs sont clairement des habitués qui reviennent chaque année.
Nous avons posé nos sacs chez Sophia (Glaros rooms), qui a transformé l’étage de sa maison en cinq chambres, dont trois regardent la mer. Entre la porte du jardin et la grande bleue, moins de 5 mètres. On dort fenêtre ouverte en écoutant le bruit des vagues, le ricanement des mouettes, et le vent aussi, car sur cette terre plate et pelée, ça souffle volontiers. Les chambres, à la déco légèrement désuète, sont simples mais impeccables, même si les dimensions de la salle de bain sont passablement étriquées. Mais on vient ici surtout pour Sophia, son hospitalité, sa générosité débordante. Cette mamie aux yeux bleus gris prend soin de ses locataires comme une mère poule, leur apporte le petit déjeuner maison tous les matins (gâteaux, toasts…), veille à leur bien-être, leur rend service. S’étant aperçue que nous sautions le déjeuner et que nous étions adeptes des yaourts au miel au retour du bain et des balades vers 17h – donc que nous avions un peu faim -, elle s’est empressée de garnir notre frigo de fruits, de chocolats, de riz au lait maison pour combler nos estomacs, et tout cela gracieusement. Ceci explique sans doute la sale tête de ma balance au retour… On se sent à la maison, faisant partie de la famille et non dans une relation pécuniaire. Délectable.
Côté fourchette, on mange sacrément bien à Pano Koufonissi… Île de pêcheurs, le poisson arrive tout frétillant dans votre assiette, attrapé le matin même. On le sent tout de suite au goût prononcé de sa chair, très très loin des dorades d’élevage…
-To Steki tis Marias (propose aussi des chambres à l’étage)
À gauche du débarcadère, en suivant la mer, premier petit port
C’est en suivant un matin la femme d’un marin venue apporter le contenu des filets que nous avons dîné là. Il ne s’agit pas d’une taverne, plutôt d’une ouzerie qui propose du calmar, des poulpes, des crevettes grillées minute et un choix de mezzés du jour. On dîne dans le jardin, entourés de toute la famille, des gamins qui cavalent, sous l’œil averti de Maria, encore une mamie prévenante mais qui dirige son petit monde d’une main ferme. C’est simple, très goûteux, même si l’accueil varie selon votre bouille, votre niveau de grec et votre patience devant le service un peu désordonné. On a adoré !
– Capetan Nicolas
Un peu plus loin, après To Steki tis Marias
Très fréquenté car le patron possède son caïque. On choisit son poisson en cuisine, le mode de cuisson, on le pèse et on attend son assiette. Très frais mais sous-cuisson chronique due au monde qui se presse en salle. Service speed et peu souriant. À tenter en tout début et fin de saison, lorsqu’il y a moins de monde.
– Neo Remetzo
Sous le moulin où on prend l’apéro.
Excellente table qui ne désemplit pas (là aussi, le patron va chercher poissons et fruits de mer à bord de sa barcasse), mais plats plus variés, plus élaborés, carte plus fournie. Jolie déco, personnel débordé mais adorable. J’ai élu leurs pâtes aux langoustines, meilleur festin du séjour. Aussi bon qu’à Penmarch, c’est peu dire.
– Fos Fanari
Dans la rue qui remonte de la plage, après le supermarché.
Il ne paie pas de mine ce grand machin un peu moche qui propose aussi souvlaki, pizzas, et dépôt de clopes. Mais pourtant, très bonne table, portions copieuses, le tout ultra-frais (vu le débit, ce n’est pas étonnant). Table préférée de ma moitié pour sa viande de chèvre kleftiko.
– Gastronautis
Dans la rue « commerçante », à côté de la pharmacie
Un brin de modernité dans la déco et les assiettes. Tout est préparé à la commande, donc service un peu alangui, mais l’attente est largement compensée par la qualité des plats. C’est léger, fin, travaillé, cuisiné, parfaitement assaisonné (légumes grillés, carpaccio de poissons, agneaux fondants, pâtes aux fruits de mer, risotto… ), excellents desserts et bonne carte des vins. Un peu plus cher qu’une taverne classique mais ça le vaut largement.
– Capetan Dimitri
Après Glaros rooms, donc à droite de la plage
De nouveau un pêcheur qui propose en direct les produits de son bateau. Ambiance moins agitée que chez le Capetan Nicolas, plus simple, plus conviviale. Votre dîner dépendra des prises du jour mais fraîcheur garantie.
– Ouzeri Aneplora
Deuxième petit port après la plage, sur la gauche – dix bonnes minutes de marche depuis le débarcadère, restez sur le chemin qui monte, ne pas bifurquer vers le moulin de gauche.
Mon coup de cœur pour la situation au bord de l’eau, la déco marine, la gentillesse des propriétaires… et la feta au miel. On y est venu prendre un verre au calme, on a papoté, écouté de la bonne musique, on y est resté pour le dîner. Pour un peu j’y serais encore.
Pour siroter un verre avant le dîner ;
– Sokoros
Mon spot préféré, pas celui de ma moitié, hélas ! Après notre piaule, donc au bord de l’eau, sur des planches de bois flotté et de vieux gouvernails garnis de tapis, on s’assoie les pieds au dessus de l’eau ; bonne musique, bougie, lampes tempêtes, ambiance cool, et très bon mojito.
– Bar Kalamia
Avant Fos Fanari, dans la même rue
Indiqué pour l’apéro dans le Routard, plutôt un bon endroit pour le deuxième ou le troisième café du matin. Chouette atmosphère, très fréquentée à la fois par les jeunes qui y jouent au tavli que par les vieux marins. Très bon accueil et délicieux rakomelo (je n’aime ni l’ouzo, ni le raki, ni le machin au mastic, encore moins le Kitron mais le rakomelo chaud, c’est un peu ma faiblesse.)
– Nikita’s café bar
Bien placé, à côté de la plage, bon ouzo mais accueil un peu froid en fin de saison. Gin tonic passable, sans plus.
– Le moulin
Pas celui du bas, au bord de l’eau, mais celui en hauteur, transformé en bar branchouille, genre lounge – musique choisie – lumières tamisées pour les trentenaires. L’endroit est très beau, la vue sur le port, superbe, le coucher de soleil délicieux. Mais si vous demandez un ouzo, on vous rétorquera qu’il n’y en a plus… car de toute façon, l’ouzo, ce ne serait pas assez « tendance »… Bon, d’accord, si vous le dites… leurs cocktails sont par contre très bons.
– Chez Sophia
Dans la rue « commerçante », à l’opposé de Gastraunotis. Grande terrasse dont la vue est un peu rétrécie par de nouvelles constructions. Ici, c’est le temple de l’ouzo de Plomari, du Barbayanni, donc lieu de prédilection de J-P. Ambiance familiale, télé en fond sonore.
Nous y étions le dimanche 20, au soir des élections. Bide total auprès des habitants à qui nous avons demandé les résultats. Tous suivaient un match de basket, et les sujets de discussion étaient à mille lieux des problématiques politiques.