Un peu au dessus de Sifnos, une autre île des Cyclades est peu fréquentée par les visiteurs, Serifos. Les ferries arrivent au port de Livadi, où se concentrent hôtels, chambres à louer, tavernes… Je vous déconseille fortement d’y loger à moins d’être moustiquophile. Livadi est construit dans le lit d’une ancienne rivière, cerné par des roseaux, la zone est humide et extrêmement riche de volants en tout genre. Dormir sous la moustiquaire est quasi obligatoire. De toute façon Livadi n’a aucun intérêt. Montez plutôt tout de suite à Chora, chef lieu qui culmine sur les hauteurs, authentique village cycladique. Je vous recommande une halte au café Stou Stratou, sur la place Saint-Athanasios bien accueillante.

 

Serifos est une petite île aride, pelée, comme tondue par les vents qui lèchent ses collines. Elle bénéficie de très belles plages de sable, telles Psili Ammos, Agios Sostis ou Kalo Ambeli. Certaines ne sont accessibles qu’après une bonne marche de trente minutes dans les collines mais la transparence de l’eau et la tranquillité de la plage ne vous le feront pas regretter (une très bonne carte bien détaillée s’impose pour suivre les bons sentiers). Serifos est une île ou vous pourrez marcher deux ou trois heures sans croiser âme qui vive (sur deux pattes j’entends, moutons et chèvres sont les seuls rois des étendues désertes de construction de l’île).

Les seuls vrais et beaux arbres de l’île se rencontrent dans le monastère des Taxiarches (des Archanges), près de Galani, bâti comme une forteresse, certainement sur une des rares sources de l’île, à l’abri de ses hauts murs blancs. Le dernier moine vous ouvrira la porte avec courtoisie, vous offrira thé et loukoum et vous fera visiter l’église riche de fresques.

Ne pas manquer de faire une halte « retour dans le passé » à Megalo Livadi, au sud de l’île. Ce tout petit village est en fait le musée en plein air de ce qui a fait la richesse de Serifos dès le XIXème, son sous-sol, gorgé de minerais. Tous les engins d’extractions, de transport, de chargement ont été laissés là, abandonnés en l’état, rouillés, comme si tous les mineurs s’étaient volatilisés d’un coup. Arpenter cet endroit, sous un soleil de plomb, le silence accablant uniquement troublé par le crissement des insectes est assez troublant. Ne pas hésiter par contre à déjeuner dans les deux petites tavernes pieds dans l’eau du village, un des meilleurs poulpes grillés jamais dégusté en Grèce.

Serifos est une terre que l’on découvre en marchant, sur des sentiers secs et durs, dans une végétation rêche et jaune mais qui offre à ceux qui font l’effort de la découvrir des rencontres, des lieux singuliers que je n’ai croisés dans aucune autre île.