POPB, mardi 04 octobre 2011 (20h30… heu… 21h10 en fait)
On l’attendait tous – surtout toutes, n’est ce pas Nathalie – ce concert d’octobre !!!!!!!!
Nous avions déjà fait la campagne de 2006 dans ce même lieu, l’offensive du Stade de France en 2007, les enthousiastes de la première heure ont tout naturellement repris possession de Bercy, lundi et mardi soir.
Aucune comparaison possible avec les deux précédents concerts, la plus belle voix de la pop anglaise – ce n’est pas moi qui l’assure, c’est Aretha Franklin, je crois que l’on peut lui faire confiance sur le sujet – nous embarque aujourd’hui pour un voyage plus intimiste, mêlant ses propres titres à des standards américains et anglais, arrangés pour un orchestre symphonique et quelques solistes.
Je craignais une ambiance un peu pâle, lustrée et de bon ton, loin du climat électrique et survolté de la dernière tournée. Eh bien non, aucune frustration… en dehors d’une très légère baisse de régime au milieu de la seconde partie, le concert fut colossal : ça groovait sur scène ! Alternant les titres thermodynamiques (une « Russian Roulette » d’anthologie), les standards jazzy (immense, cette reprise de « My baby just cares for me » !) et les balades revisitées (sa version de « Going to the town » transcende cette gentille mélodie), la star anglaise fait ce qu’elle veut avec sa voix : un grain très chaud, puissant, rond, qui soulève les chansons et les emmène beaucoup plus loin que prévu. Et qu’il bouge bien, l’animal ! Là où d’autres artistes cabotinent, truquent, en laissent sous la semelle, lui s’investit totalement et fait partager son enthousiasme ou ses émotions. Mon petit cœur sensible de fan a bien évidemment fondu aux premières notes de « You’ve been loved », qui me laisse en vrac à chaque fois qu’il l’interprète sur scène. Et j’ai touché le fond, lacrymalement parlant, avec ce nouveau titre très personnel « Where I hope you’re », dédié bien sûr à Kenny, où il met véritablement ses tripes et son cœur sur scène, la tête baissée, répétant doucement « I’m so sorry ». Si vous n’êtes pas touché par la sincérité de sa douleur, c’est que vous avez la sensibilité d’un parpaing.
Et puis, quand on la chance d’être dans des gradins envahis de cinglées, de fans déchaînées hurlant comme des timbrées, de folles furieuses venues se lâcher et faire la fête avec d’autres toquées, le medley final « Amazing/I’m your man/Freedom » prend des allures de délire total : c’est le moment où l’on fait trembler la salle, où l’on braille à glotte déployée : on saute, on danse, on a de nouveau quinze ans, Wham ne s’est pas encore séparé et on ne se doute pas que le chanteur qui abuse des micro-shorts bicolores et d’autres bizarreries capillaires devenues fameuses, nous offrira « Older » et « Patience ».
Ma copine Nath n’a pas manqué de me faire enrager durant dix jours, en me mettant sous le nez son billet, un visa direct pour le 7ème rang, milieu de scène, dans le carré VIP. Mais être entourée de culs-serrés poseurs est loin d’être un privilège… il paraît que ces gens-là se comportent comme des paresseux cacochymes sous bromure, incapables de manifester le plus petit émoi qui soit. La prochaine fois, miss, grimpe avec la plèbe, il y fait meilleur !
Ce matin, un certain compte Twitter bien connu remerciait le public pour sa chaleur :
“Hey Paris, you were truly a fantastic audience, thank you!”
You’re welcome, George, very welcome.